Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le clonage humain une pratique bénéfique ou néfaste?
Le clonage humain une pratique bénéfique ou néfaste?
Publicité
18 janvier 2011

III Les visions et les craintes face au clonage et C) Les conséquences éthiques (suite).

III Les visions et les craintes face au clonage.

     C) Des inquiétudes face à l’éthique.

Tout d’abord, le clonage remet en cause la notion de famille, d'hérédité (paternité, maternité). La peur d'être la copie conforme du donneur, d'être le double, est omniprésente. En effet, le clonage est la copie identique d’une personne, donc il n’y aurait plus d’être unique. Une famille serait alors composée du même membre dans une génération différente.  Le clonage pourrait être utilisé de façon abusive, immorale, en effet la volonté d'amélioration de l'homme (c’est-à-dire l’eugénisme qui est l’ensemble des méthodes visant à transformer le patrimoine génétique de l'homme, dans le but de le faire tendre vers un idéal déterminé) pourrait engendre une compétition entre scientifiques sur le souhait de créer un homme parfait, un homme façonné par des idéaux, et non pas un être unique, différent.

De plus, le clonage entraînerait un désir de disposer d'un réservoir d'organes pour les besoins d'une greffe par exemple, ou pour continuer de vivre après la mort. Les bébés clonés seraient alors vus comme des cobayes, ce qui est une atteinte à la vie humaine. En effet, le clonage ne doit être vu que comme une pratique aidant des recherches scientifiques, et non pas comme une aide à la création de trafics d’organes clonés.

Le clonage de certaines personnes comme des savants ou des sportifs seraient tentant, car cloner des intellectuels permettrait à la société de briller par des représentants de la science ou de la culture, ou cloner des sportifs permettrait à une société d’exceller dans des domaines sportifs. Or, la richesse du Monde est la diversité des individus et surtout ce qu’ils peuvent apporter, donc cloner des êtres uniques ne reviendrait qu’à faire un « copier coller » des leurs savoirs, ce qui peut être considérer comme le vol de leurs études et de leurs recherches, ou de leurs exploits.

Ensuite, le clonage apporterait le désir d'uniformité (=répliquer à l'infini ceux qui nous plaisent), ou un désir d'immortalité (refus de la mort d'un être proche ou de sa propre mort). Ces deux désirs pourraient engendrés des comportements de « course contre la montre », c’est-à-dire une peur omniprésente dans la société d’être différent ou de mourir, et donc une compétition parfois illégale, pour améliorer sa vie, par le clonage.

« Le clonage aurait une emprise psychologique. Le mot « aliénation » prendrait alors tout son sens. L'enfant n'aurait aucune liberté ni personnalité, il aurait une projection physique qui ferait qu'il serait pris dans le filet de désir d'une seule personne et ne pourrait s'en extraire. » par René Frydman, médecin obstétricien français. Une biographie de René Frydman, ainsi que d’autres scientifiques ayant fait des recherches sur le clonage, sera établie en annexe.

Cependant, il reste la barrière éthique qui dit que le clonage humain est inacceptable. Ce serait réduire le clone créé à un état d'asservissement de la personne clonée. Il y aurait donc une atteinte à la dignité et à l'intégrité humaines.

En effet, on ne peut pas considérer les embryons comme des jouets ou des rats de laboratoire que l'on peut sacrifier à loisir. Cependant, peut-on vraiment s'assurer qu'un chercheur n'ira pas au bout de ses recherches sur le clonage, et essayera de cloner un humain ? Trouver une réponse à cette question semble difficile !

Enfin, le clonage est vu par la société comme un progrès néfaste car il touche au fondement de notre civilisation : l'unicité de l'être, donc il atteint quelque chose de tabou. En effet, deux êtres vivants identiques sont inimaginables: la population a peur que le clone soit une incarnation du sujet cloné, aussi bien sur le plan physique que psychique. Ainsi, la diversité génétique et culturelle est un gage de réussite de l'espèce humaine. De plus, l'idée de sélectionner des individus selon leur patrimoine génétique pour qu'ils représentent un idéal, c'est-à-dire l'eugénisme, fait peur. En effet, la sélection d'enfants à la naissance et le clonage de certains scientifiques, artistes conduiraient à l'accomplissement du vœu de créer une société parfaite : cela est inimaginable! Puis, depuis toutes les époques, il été possible de soupçonner les adultes de vouloir faire des enfants pour de mauvais motifs : pour les vendre comme esclaves, pour les faire travailler dans les champs, pour qu'ils reprennent le métier de leur père... Aujourd'hui, les enfants ont des droits fixés par des textes internationaux et nationaux. En conséquence, faire naître un enfant par clonage reproductif sera une atteinte à ses droits fondamentaux, et donc à sa dignité.  

 

Par définition, la bioéthique est la science des mœurs et des problèmes moraux engendrés par la pratique médicale et la recherche en biologie. L'éthique est considérée comme un ensemble de règles de bonne conduite médicale. Les règles de la bioéthique affirment qu'on n'a pas le droit de pratiquer un acte expérimental, en particulier un acte de recherche, sur une personne sans son consentement.

Mais, progressivement, la nécessité s'est imposée d'elle-même pour les médecins de pratiquer des actes de recherches sur leurs malades, et avec elle, la nécessité de constituer une déontologie de la recherche.

Du point de vue juridique, il y a des plusieurs lois dites fondamentales pour réglementer la pratique du clonage, et ainsi définir légalement l'idée de clone.

· Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'homme, adoptée par l'Unesco en 2005 : « Le clonage humain est une offense à la dignité humaine ». Ce texte fournit un cadre cohérent de principes et de procédures qui pourront inspirer les états pour la mise en place de leurs politiques, leurs législations et leurs codes d'éthiques.

· Déclaration universelle sur le génome humain et les droits de l'homme, adoptée par l'assemblée générale de l'ONU en novembre 1997. L'ONU est l'Organisation des Nations Unies, elle a pour buts notamment de préserver la paix mondiale et de favoriser les relations entre les états. Ce texte interdit, mais de façon non contraignante, le clonage humain à des fins de reproduction.

· Loi Française du 6 août 2004 relative à la bioéthique. Cette loi interdit formellement le clonage humain et le clonage thérapeutique. En ce qui concerne la recherche sur l'embryon humain, elle interdit la création d'embryons, par clonage ou fécondation in vitro. Mais cette loi autorise la recherche sur des cellules souches embryonnaires, si et seulement si il n'y a pas de projet reproductif.

Un projet de loi réformant cette loi du 6 août 2004 a été présenté par l’ancienne ministre de la santé Roselyne Bachelot. Le gouvernement a pris connaissance de ce projet de loi lors du Conseil des ministres le 20 octobre 2010. Ce projet à pour but d’adapter au mieux la loi aux évolutions de la science, de la connaissance du vivant et des mœurs. Ce texte a pour mission d’obliger les recherches scientifiques au respect de la dignité humaine et au refus de toute forme d'exploitation du corps humain, en vue de possibles clonages.

 

En revanche, selon cette loi, que le clonage soit thérapeutique ou reproductif, le clonage est interdit. Nous avons ici un extrait d’articles appartenant à la loi du 6 août 2004 :

Article 21 :

1. « Est interdite toute intervention ayant pour but de faire naître un enfant génétiquement identique à une autre personne vivante ou décédée ». Le clonage reproductif est considéré comme un « crime contre l'espèce humaine », ce dernier est puni de 30 ans de réclusion criminelle et 7.5 millions d'amende.

2. « Un embryon humain ne peut être ni conçu, ni constitué par clonage, ni utilisé à des fins commerciales ou industrielles ».

3. « Est également interdite toute constitution ou clonage d'un embryon humain à des fins thérapeutiques ».

4. Par dérogation, les recherches peuvent être autorisées sur l'embryon et les cellules embryonnaires pour une période limitée à cinq ans « lorsqu'elles sont susceptibles de permettre des progrès thérapeutiques majeurs ».

 

Du point de vue juridique, l'embryon n'est donc pas considéré comme une personne mais « l'embryon est, au sens propre des termes, un être humain : il existe et sa nature est humaine ».

Les expériences sur des embryons clonés ou pas- sont interdites au-delà de 14 jours, quand se manifestent les premiers signes de l'apparition d'un système nerveux.

Afin de contrôler et de prendre connaissances de différentes recherches sur le clonage en cours, un Comité consultatif national d'éthique (CCNE) a été créé en 1983 par François Mitterrand. Son rôle est de suggérer des orientations visant à éclairer les professionnels de la santé mais aussi les juristes dans l'élaboration des lois futures. Il est composé de 33 membres : médecins, chercheurs, juristes, philosophes et théologiens (ceux qui étudient la religion).

 

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité